Khavn: Manila Guerilla Filmmaker

Au LUFF 2012, nous découvrions Khavn via la projection de « Mondomanila ». Un film produit dans un pur esprit punk qui transpirait l’urgence et le système D. Sa caméra, il la plante souvent au cœur des bidonvilles de Manille, en mode guérilla  — autrement dit à la sauvage, sans autorisation. Que ce soit pour les besoins de documentaires, d’œuvres de fiction ou d’expérimentations visuelles, Khavn saisit la brutalité sociale d’un quotidien alarmant. Avec sa compagne et complice Achinette Villamor, cet artiste pluridisciplinaire (il écrit, compose, chante, etc.) vient présenter quelques titres de son imposante filmographie. En parallèle, il dirige le workshop Guerilla Punk Film Workshop dont le résultat — un court métrage — sera projeté en préambule du film de clôture, le samedi 20.10.

Khavn donne également un workshop.
Khavn présente également le cinérama Popular Pinoy Pictures.

Popular Pinoy Pictures

En schématisant un peu, on peut dire qu’outre quelques sous « Mad Max » coproduits par Roger Corman et deux ou trois OFNI avec Weng Weng, le cinéma populaire philippin — au contraire de son cinéma d’auteur — reste méconnu dans nos contrées. Raison pour laquelle Khavn nous a proposé une sélection de films populaires récemment restaurés. Du drame sentimental bizarre au fantastique familial déglingué en passant par la comédie musicale incongrue, l’échantillon témoigne d’une surprenante variété. Avec au final, un ciné-concert du groupe Kontra-Kino Orchestra, qui réunit entre autre Khavn et Brezel Göring (Stereo Total), sur la rarissime adaptation de 1953 de la bande dessinée populaire Dyesebel.

Khavn donne également un workshop.
Un cinérama est également consacré à Khavn.

Michael Armstrong: l'insaisissable

Alors que la très respectable industrie cinématographique britannique s’enfonce dans une crise économique à la fin des années soixante, la carrière de Michael Armstrong prend son envol dans le circuit des productions parallèles du cinéma d’exploitation. De l’horreur réaliste au fantastique nostalgique, en passant par la comédie sexy et la chronique criminelle, il a écrit, produit, réalisé, et/ou interprété de nombreux films aujourd’hui considérés comme des classiques. Cette rétrospective est l’occasion de (re)découvrir des œuvres qui ont défié la censure, froissé l’égo de producteurs et donné des sueurs froides aux institutions, tout en impliquant des talents en devenir ou des vedettes populaires.

Carte blanche à Extrême Cinéma

Une cinémathèque qui accueille un festival de films pas toujours très nets, ça vous dit quelque chose ? La Cinémathèque, c’est celle de Toulouse et le festival, c’est Extrême Cinéma. Un grand frère qui célèbrera sa vingtième édition en février 2019. Dirigé d’une poigne dictatrice par l’impitoyable Frédéric Thibaut, dont le nom de plume — Professeur Thibaut — fera sans doute frissonner quelques patients échappés de son laboratoire, Extrême Cinéma a su propager les belles images avec un amour sincère pour les plus déviantes. La preuve par quatre avec ces quelques pépites sulfureuses en provenance direct d’un donjon toulousain.

L’Eglise de Satan et le 7e art

Trop impatient pour attendre sa 666e édition, le LUFF se penche cette année sur l’étonnante relation qu’entretenaient l’Eglise de Satan et son fondateur Anton LaVey avec le show-business et Hollywood en particulier. Autour de cette entité ont gravité les Rolling Stones, les Beatles, Jayne Mansfield, Kenneth Anger ou encore Forrest J. Ackerman; LaVey fut engagé comme consultant sur le tournage de « La Pluie du Diable », tandis que l’accès au plateau de « L’Exorciste » lui était interdit. Le mariage entre la capitale du glamour et la noirceur sataniste vous interpelle et vous fascine? Laissez-vous guider vers la lumière par le révérend Steven Johnson Leyba… C’est indolore. Ou presque.

M. Woods et la spirale engourdie

Né en 1988, M. Woods chronique depuis 13 ans la propagation de ce qu’il appelle « la spirale engourdie », à savoir le résultat d’une maladie numérique qui se manifeste par la codification et la négation symbolique de l’être. Dans sa globalité, ce travail combine écriture, web-séries, réalité virtuelle, performance, photographie et cinéma. Avec ses films à base d’images analogiques et numériques, réunies via des techniques contre-nature, son travail est qualifié de délirant, satirique, politique, transgressif, grotesque, etc. C’est à l’occasion de la sortie de son premier long métrage, « Dailies from Dumpland », que ce prophète multimédia proto-punk vient faire la lumière sur ce Mal au cœur de la représentation médiatisée.

Billy Roisz: Tricky Woman

Si Billy Roisz se produit sur scène parce qu’elle triture du son, elle mérite aussi l’accueil des salles obscures parce qu’elle triture des images, sur lesquelles elle triture du son. Figure majeure de l’expérimental autrichien contemporain, ses vidéos sont aussi minimalistes que conceptuelles. Un brin perverse, elle joue sur la perception visuelle et/ou sonore afin d’entraîner le spectateur là où il ne s’y attend pas. Le résultat est fascinant, parfois même tétanisant ; voir son film «THE» qualifié d’horrifique et qui dressa le poil du public de la Berlinale 2015 grâce à une saisissante maîtrise de la suggestion dans un cadre — le cinéma expérimental — qui ne s’y prête guère.

Billy Roisz donne également une performance le mercredi 17.10 à la Salle des Fêtes.

Ultra Rêve

Trois courts métrages hors du commun regroupés sous un titre envoûtant et aguicheur. Ils sont « After School Knife Fight » du duo Poggi/Vinel, « Les Îles » de Gonzalez, et « Ultra Pulpe » de Mandico. Trois ambiances, trois univers, trois sensibilités, qui traversent trois formes d’expression différentes (musique, théâtre et cinéma) et qui mis bout à bout forment une voie alternative vers des mondes emprunts de romance d’abord, puis d’obsession et enfin de possession. Des mondes dont la douceur naïve, les créatures de cauchemar et la fantasmagorie pop rappellent les bribes mystérieuses et veloutées de nos songes restant attachées à l’esprit au moment de les quitter.

Film d'ouverture

Film de clôture


Compétition


Cinérama

Ultra Rêve


Age légal 16 ans

Age suggéré 16 ans,sauf indication contraire


Jury Longs métrages

Patricia MacCormack
Professeure et essayiste, Londres, Royaume Uni

Patricia MacCormack est proffesseure de Philosophie Continentale et auteure de la « Cinésexualité » (Routledge 2008) et « Deleuze et la Schizoanalyse de Cinéma » (Continuum 2008) ainsi que beaucoup d’articles académiques sur le film d’horreur, le film queer et le cinéma transgressif. Elle est apparue interviewée sur les DVDs des titres tels que « Maîtresse », « La Fille des Ténèbres », « Requiem pour un Vampire », « La Gorgone », « Sick », « The Art of Nasty » et « Lips of Blood ».

Cyril Despontin
Dictateur de deux festivals, Paris, France

Délégué général et fondateur du PIFFF (en partenariat avec le magazine Mad Movies) et du festival Hallucinations Collectives. Co-organisateur de la Nuit Nanarland au Grand REX, il travaille aussi chez les sociétés Wild Side et Wild Bunch Distribution.

Philippe Congiusti
Producteur Animateur Critique de films à la RTS, Lausanne, Suisse

Il débute en radio en 1988 sur ClipFm, poursuit sur Nostalgie Bourgogne avant d’être repéré par Couleur3 en 1999 pour animer des émissions généralistes ainsi que le mag ciné Secteur 7. Créateur en 2003 de l’émission Brazil, Philippe Congiusti collabore aussi à Culture Au Point sur Espace2, à La Puce à l’Oreille sur RTS Un, et au Rdv ciné du journal TV Le 12:45.

Jury Courts métrages

Joyce A. Nashawati
Réalisatrice, Paris, France

Née à Beyrouth, Joyce A. Nashawati a grandi entre Athènes, Accra et Kuwait city. Après des études de cinéma en Grande-Bretagne, elle s’installe à Paris. Elle réalise trois court- métrages, avant de tourner son premier long « Blind Sun », film grec sorti en 2016, sélectionné, entre autres, à Toronto, Sitges, Neuchâtel. Elle développe actuellement deux projets de longs fantastiques, en France et au Japon.

Célia Pouzet
Curatrice, programmatrice et distributrice, Bruxelles, Belgique

Maudite dès la naissance par les obsessions hitchcock­iennes de sa matriarche, Célia Pouzet est devenue une omnivore cinéphage. Elle s’est embarquée sur son chemin de curatrice pour la Cinémathèque Française il y a 8 ans et aujourd’hui son expertise s’étend de la programmation cinéma pour les festivals internationaux tels que Fantasia et Court Mais Trash et distribution des classiques restaurés à l’expertise-conseil pour les curiosités autoproduites. Célia est actuellement en train de lancer Iniodymus, son agence de l’expertise-conseil, avec le but de guider le sang neuf sur leur voies dans les circuits festivaliers.

Lilo Wullschleger
Ethnologue, réalisatrice, Neuchâtel, Suisse

Ethnologue, coordinatrice du Kid-O-Nifff, making-ofeuse, assistante de production et enseignante de vidéo, Lilo Wullschleger développe et anime des ateliers audiovisuels, pour les petits et les grands. Passionnée de films de genre, elle réalise actuellement le projet documentaire « Bloody Heidi », un enquête sur les contenus et les modes de production du cinéma fantastique et horrifique made in Switzerland.

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